Connaissez-vous le « syndrome du nid vide » ?
C’est une forme de dépression qui se traduit par un sentiment d’abandon et de vacuité qui envahit les parents quand les enfants quittent le domicile pour aller vivre leur propre vie.
Environ 35% des parents souffrent de ce syndrome. Et, si avec l’évolution des rôles familiaux de plus en plus de pères éprouvent ces sentiments, ce sont toujours en grande majorité les mères qui en sont le plus affectées.
Alors, pourquoi le départ de nos enfants est-il si difficile à vivre ?
Et comment faire pour passer ce cap délicat ?
Le départ des enfants – Une page qui se tourne…
Dans la majorité des cas, le départ de nos enfants du domicile familial est loin d’être un fait anodin… Il représente souvent un mélange de bonheur et de fierté de les voir voler de leurs propres ailes, s’engager sur un parcours professionnel épanouissant, démarrer une nouvelle vie pleine de promesses…. Mais il nous plonge aussi dans la tristesse avec un sentiment profond de déchirement.
C’est tout à fait logique. Le départ de nos enfants est une étape clé dans notre vie de parent. Car la fonction parentale, notamment maternelle, est totalement bouleversée ! Notre mission de protection (telle que nous l’avons pratiquée jusque-là) s’arrête. Il faut apprendre à lâcher prise, à leur faire confiance, à leur laisser indépendance et autonomie et ne plus « contrôler » leur vie… Ce qui est très loin d’être évident !
Le sentiment de vide que les parents ressentent à ce moment-là n’a probablement jamais été aussi fort car, dans nos sociétés contemporaines, les enfants sont au centre de la famille.
Comme l’explique très bien Béatrice Copper-Royer, psychologue spécialisée dans l’enfance et l’adolescence, « le souci du bien-être des enfants, la très grande place qu’ils occupent dans l’univers affectif de leurs parents rendent ces moments sans doute encore plus douloureux qu’autrefois. Dans la tourmente d’une vie professionnelle pas toujours facile, d’une vie amoureuse parfois chaotique, faite de ruptures et de recompositions familiales, l’attachement aux enfants est puissant. »
Le départ de nos enfants est un cap particulièrement difficile à passer car il marque un tournant – une prise de conscience aigüe que la vie ne sera plus jamais la même.
Une prise de conscience personnelle…
Profonde tristesse, sentiment de perte, peur de l’inconnu, nostalgie de l’époque où la famille était au complet sont autant d’émotions qui nous bouleversent.
Le sentiment de vide est tant autour de nous qu’à l’intérieur de nous.
Ce nouveau chapitre qui s’ouvre malgré nous nécessite des transformations dans la dynamique familiale et des ajustements émotionnels.
Car tout est chamboulé : notre quotidien bien sûr, nos repères, nos priorités, mais aussi notre identité en tant que parent, notre rôle social, la place de notre couple dans notre vie…
Ce moment peut mettre en lumière un déséquilibre profond dans le couple et révéler des distances émotionnelles ou des désaccords jusque-là masqués par la présence des enfants. Et si la vie des parents ne tournait plus qu’autour des enfants le couple parental – le couple tout court – n’a plus lieu d’être. On se retrouve face à face comme deux étrangers, ne sachant plus communiquer, quoi partager, seuls à deux dans le silence assourdissant laissé par les enfants…
Si la relation mère/fille est très fusionnelle, dans le cas d’un enfant unique ou dans celui d’une cellule monoparentale, la situation est encore plus difficile à gérer. « Plus les enfants sont un refuge affectif fort, plus leur départ est douloureux et complexe » Béatrice Copper-Royer.
Dans tous les cas de figure, l’envol de nos enfants est toujours un moment clé où l’on réalise que le temps a passé (souvent trop vite) et que si nos enfants sont maintenant capables de voler de leurs propres ailes, c’est que nous, nous sommes arrivées à l’aube de notre vieillesse…
Au-delà des difficultés de la séparation, cet évènement entraine immanquablement une réflexion sur notre propre parcours de vie et un questionnement sur notre avenir – une mise en perspective qui peut s’avérer parfois délicate.
Une page qui se tourne… mais aussi un nouveau chapitre qui s’ouvre !
Même si les émotions ne peuvent que nous envahir au départ de nos enfants, il est néanmoins possible d’éviter l’effet dévastateur que ce tournant peut avoir !
Alors, comment mieux appréhender cette période délicate ?
La clef réside en 3 points :
Accepter
Avant tout, il est nécessaire de reconnaitre et d’accepter que le départ de nos enfants est une étape normale et nécessaire. C’est juste la vie qui suit normalement son cours. Il est important de garder cela présent à l’esprit au fur et à mesure qu’ils grandissent.
Nos enfants ne nous appartiennent pas. Notre mission en tant que parent est de leur donner toutes les clés pour qu’ils puissent un jour voler de leurs propres ailes, vivre loin de nous, sans nous. Leur départ marque donc en ce sens une réussite et en tant que parent nous pouvons en être fiers !
Cette façon de voir les choses permet non seulement d’atténuer la tristesse, l’appréhension et le choc émotionnel… Mais aussi de déculpabiliser les enfants le jour venu.
Anticiper
Beaucoup de femmes vivent essentiellement pour leurs enfants. Je rencontre tant de femmes dans mes consultations qui se sont surinvesties dans leur rôle de mère, faisant si souvent passer les besoins de leurs enfants avant les leurs qu’elles en ont presque oublié quels étaient leurs propres besoins et envies…
Le jour où les enfants s’en vont, elles sont envahies par un sentiment de vide et d’inutilité, symbolisant la fin d’une ère de préoccupation constante pour le bien-être et la sécurité des enfants.
Pour traverser cette période de transition au mieux, il est essentiel de cultiver, quand ils sont encore à la maison, une vie en dehors de celle de nos enfants.
Ne pas renoncer à nos propres envies, passions et ambitions.
Ne jamais oublier qu’avant d’être une mère, nous sommes une femme, une conjointe, une amie, une collègue, une partenaire…
Une vie affective et/ou professionnelle épanouissante est cruciale pour atténuer le sentiment de vide le moment venu.
Profiter
Si au lieu de nous focaliser sur le sentiment de vide qui nous envahit, nous embrassions toute cette liberté qui s’offre désormais à nous ?
Le départ de nos enfants nous oblige à réinventer tout cet espace mental et physique qui était jusqu’alors occupé par nos enfants… Quelle chance ! Libérées de notre charge éducative, nous avons enfin du temps à nous, pour nous. C’est une occasion unique d’oser faire les choses que nous nous sommes parfois interdites jusque-là, d’envisager une réorientation professionnelle, de lancer notre activité… De planifier des projets comme des voyages ou des formations. De développer de nouveaux intérêts personnels ou de renouer avec d’anciennes passions…
Moi par exemple, j’ai décidé de profiter de l’envol de ma petite dernière pour m’inscrire à l’académie de dessin de Bruxelles ! Un soir par semaine et le samedi matin, je m’adonne désormais à cette passion que j’avais si longtemps mise de côté pour m’occuper de mes 3 filles. Cela me fait un bien fou sur le plan personnel. Et c’est aussi une source d’échange et de discussion très riches avec elles.
Cette nouvelle liberté, c’est aussi l’occasion de se re-centrer sur notre bien-être et prendre soin de nous. Une sensation trop souvent oubliée !
Ecouter et respecter nos propres rythmes. Lâcher prise sur un certain nombre de choses qui nous contraignaient. Accueillir l’imprévu – une amie qui nous invite pour le soir-même, des billets de dernière minute pour un concert, un diner improvisé… Faire des choses qui nous font plaisir et nous ressourcent. Profiter de la vie et de tout ce qu’elle a encore de beau à nous offrir !
Côté couple, avec le départ des enfants, les parents sont souvent confrontés à une redéfinition de leur relation. C’est l’occasion de discuter ouvertement des attentes, des sentiments et des aspirations de chacun pour les années à venir.
Pour les couples qui se sont un peu éteints au fil des années, c’est l’occasion de revitaliser leur relation. En effet tout ce qui a été gagné en temps, en énergie, en budget, en charge mentale peut désormais être réinvesti dans notre bien-être mais aussi dans notre couple !
Je rencontre beaucoup de couples qui me disent que depuis que les enfants sont partis ils mettent à profit ce regain de temps et de liberté pour s’accorder des moments à 2, partir en voyage, remettre de la spontanéité et de l’imprévu dans leur quotidien, bref … vivre une nouvelle lune de miel !
C’est aussi parfois le moment de mettre fin à une relation qui ne nous convient plus pour s’offrir la liberté de renouer avec une relation plus épanouissante et plus en harmonie avec la personne que l’on est devenue.
Le départ des enfants est une étape marquante de notre vie caractérisée par un mélange complexe d’émotions. L’adaptation nécessaire et inévitable qu’elle requiert tant sur le plan des rôles familiaux que sur le plan émotionnel est loin d’être évidente. Car cette transition nous oblige à nous poser des questions sur nous-même, à faire le point sur notre propre vie, à faire de nouveau connaissance avec nous-même en questionnant nos besoins profonds. Mais si on anticipe cette étape de vie, elle peut être le tremplin vers une nouvelle dynamique, une nouvelle étape de vie où nous avons la liberté d’être pleinement nous-même !
Si vous vous sentez démunie face à ces changements, contactez-moi pour 1 séance Découverte gratuite de 30min sans engagement. Nous prendrons le temps de parler de votre situation et de voir comment je peux vous aider concrètement.
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