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« La vie nous appartient, maintenant plus que jamais. »
Sophie Kune

 

Ces dernières années, le phénomène #MeToo a libéré la parole des femmes, le mouvement Body Positive a fait évoluer les critères de la beauté féminine. Et l’explosion du discours autour du plaisir féminin, de l’endométriose… a permis aux femmes une vraie prise de conscience de leur intimité.

Mais qu’en est-il de la ménopause ? Ce phénomène naturel qui concerne 100% des femmes reste un sujet résolument tabou, cantonné au seul cercle intime de celles qui s’y trouvent confrontées… et encore ! Car même les femmes entre elles ont du mal à aborder cette période de leur vie tant elle est socialement discriminée.

La ménopause, ne se raconte pas, elle se vit dans le silence et souvent dans la honte.
Mal ou pas du tout informées, beaucoup de femmes la subissent comme un traumatisme, un cataclysme, une « petite mort ».

Pourtant, la ménopause peut être un véritable moment de libération pour les femmes, une nouvelle étape de la vie vers un réel mieux être, une renaissance à soi.

Alors brisons le tabou et libérons la parole !

Avant la ménopause physiologique, il existe la ménopause sociale

Rares sont les mères qui ont parlé à leur fille de cette période de leur vie. Et la plupart des femmes ne savent en fait pas grand-chose de la ménopause… si ce n’est ce qu’elles en lisent sur internet : une liste de symptômes alarmants et déprimants, une définition purement médicale qui réduit la ménopause à une pathologie stigmatisante.

Si la période de la ménopause est effectivement marquée par un certain nombre de manifestations très inconfortables et déstabilisantes (notre corps se modifie, notre humeur connait plus de bas que de hauts, notre vitalité vacille), elle est en réalité bien plus difficile à vivre socialement que physiologiquement.

Car la ménopause correspond précisément à ce moment charnière où les femmes sont socialement invisibilisées. Le monde du travail les discrimine et les pousse vers la sortie. Les médias les gomment de leurs écrans et de leurs pages de papier glacé. Publiquement elles sont priées de s’effacer, se faire les plus discrètes possibles, cacher tant bien que mal leurs bouffées de chaleur, leurs insomnies, leur prise de poids. Et en privé, il n’est pas rare qu’elles cachent le plus longtemps possible cet état à leur partenaire de peur de mettre en péril leur relation.

Une mise au ban de la société qui s’exprime insidieusement sous la forme d’innombrables injonctions au jeunisme. Ménopausée, la femme devient has-been, périmée, « plus bonne à rien ».
Mais plus « bonne » à quoi en fait ??? Plus bonne à procréer ! Car dans notre société, héritière de représentations patriarcales, les femmes sont faites pour enfanter et à partir du moment où elles ne sont plus en capacité de le faire, elles n’ont socialement plus d’intérêt ni de valeur. Une « vraie femme » étant féconde, la ménopause est vue comme la perte de la féminité et l’entrée dans la vieillesse.

Et si le vieillissement masculin s’accompagne souvent d’une « valeur ajoutée » (charme, prestance, expertise, pouvoir, richesse…), les femmes, elles, sont dépréciées avec l’âge. Avant même la ménopause physiologique, il existe donc une ménopause sociale : une mise à l’écart, une invisibilisation, une décrédibilisation des femmes parfois dès 45 ans.

Alors comment les femmes pourraient-elles envisager ou vivre la ménopause autrement que négativement ?

La ménopause ne doit pas être vécue comme une fin mais comme une renaissance

Et si pour commencer nous mettions de la sérénité là où la société ne nous offre qu’anxiété ?

Au lieu de ne focaliser que sur les manifestations désagréables qui sont là ou vont survenir, voyons tout ce que ce moment charnière de notre vie peut nous offrir de positif. Car si nous ne sommes certes plus fécondes, la ménopause est une période de grande fécondité dans tous les autres domaines !

La société nous classe comme « has-been » ? Et bien tant mieux ! Car cette déclassification nous ouvre en fait un magnifique espace de liberté : débarrassées des injonctions de performance, des diktats de beauté, soulagées des contraintes maternelles, libérées du regard des autres, nous pouvons enfin (re)naitre à nous-même.

Libérées des diktats de la beauté (puisque nous avons passé l’âge d’être jolie aux yeux des autres) nous pouvons oublier nos peurs, nos complexes, pour être enfin nous-même. Nous habiller comme bon nous semble, nous maquiller ou pas, teindre nos cheveux ou pas… Abandonner les artifices pour laisser s’épanouir la femme que nous sommes profondément. Nous définir par d’autres critères que physiques, plus valorisants et nous offrants des relations plus profondes. Laisser briller notre beauté intérieure. Nous offrir ce cadeau incroyable de nous plaire avant tout à nous-même.

Libérées de cette sacrosainte injonction qu’une femme doit être dans le don de soi (puisque nous sommes mises à l’écart de la vie sociale) nous pensons désormais à nous ! De toute façon, nous ne pouvons pas vraiment faire autrement car notre corps nous réclame – à grand renfort de manifestations hautes en couleur – plus d’attention, de soins, d’écoute, de douceur, de compréhension et d’indulgence. Tout ce que nous avons passé notre vie à prodiguer aux autres sans jamais arriver à nous l’offrir à nous-même. Fini de nous oublier, nous mettre en retrait, faire passer les besoins des autres en priorité… voici enfin venu le moment de dire « moi d’abord » avec beaucoup moins d’états d’âme !

Libérées de notre fonction reproductrice (et des injonctions de performance) nous pouvons réinventer notre sexualité. Plus à l’écoute de notre corps, de notre sensualité, de notre vrai plaisir. L’heure n’est plus à la maîtrise parfaite des positions les plus acrobatiques mais à la redécouverte du jeu érotique, des frissons de la séduction, à l’exploration de nouveaux plaisirs. À la rencontre des corps et plus seulement des sexes. C’est le moment où nous pouvons renouer avec le temps du désir pour accueillir un plaisir intense.

Libérées de notre charge éducative (puisque pour beaucoup d’entre nous nos enfants ont pris leur envol), nous avons enfin du temps à nous, pour nous. C’est l’occasion d’oser faire les choses que nous nous sommes parfois interdites jusque-là : envisager une réorientation professionnelle, lancer notre activité, renouer avec une ancienne passion, pratiquer des loisirs, se concentrer sur notre bien-être, prendre soin de nous – prendre le temps de faire des choses qui nous font plaisir et nous épanouissent.

Libérées du regard des autres (puisque nous sommes socialement invisibilisées), nous pouvons enfin arrêter de nous conformer à ce que les autres attendent de nous dans l’espoir d’être aimées, appréciées, reconnues. Pour aller à la rencontre de nos vraies envies, de nos désirs profonds, développer une parole plus décomplexée pour exprimer nos besoins, nos attentes, cesser d’en faire autant pour les autres et au contraire nous mettre davantage en avant. Oser enfin être pleinement nous-même.

En ce qui me concerne, la ménopause a été certes un moment inconfortable physiquement et psychologiquement, mais a surtout été une des périodes les plus créatives et fécondes de ma vie. C’est à cette période que j’ai créé OseTaVie – que je me suis réinventée professionnellement mais aussi réalisée personnellement puisque je me suis enfin sentie alignée avec mes besoins profonds, avec cette envie de transmettre, d’échanger, de faire profiter les autres de mon expérience et de ma compréhension des évènements qui nous touchent toutes. J’ai réussi à prendre ma place en douceur, sans heurt. Je me suis sentie en accord avec qui j’étais vraiment, épanouie. Et avec l’envol de mes deux ainées, j’ai pu profiter de ce temps et de cette liberté qui m’étaient offerts pour prendre soin de moi, nourrir de nouvelles relations, réaliser plein de bonnes et belles choses.

La ménopause ne doit pas être envisagée ou vécue uniquement d’un point de vue physiologique car c’est un évènement qui touche à notre être dans sa globalité – notre féminité, notre sexualité, notre essence, notre représentation dans le monde. Parce que la ménopause est, au-delà de la transformation physique, un moment de bouleversement intérieur profond (questionnement, insatisfaction professionnelle ou relationnelle, modification du statut social…), elle constitue un moment charnière pour rebattre les cartes, entamer une réflexion profonde sur « qui je suis, qu’est-ce que je veux et que je ne veux plus, comment je souhaite vivre les années qui viennent ».

Bien loin de la « fin du monde » que nous prédit la société, la ménopause est en réalité une merveilleuse opportunité de nous ouvrir à de nouvelles perspectives, nous reconnecter à nous-même, être plus proche de qui nous sommes.  Elle ouvre la porte vers une autre forme d’accomplissement – c’est une véritable renaissance à soi.

 

Parce que la ménopause est un moment de profond bouleversement, il est important de ne pas être seule, de pouvoir parler et échanger. Si vous souhaitez une écoute attentive et bienveillante, si vous sentez que vous avez besoin d’être accompagnée sur ce chemin difficile pour en faire une réelle opportunité de vous réaliser, contactez-moi pour une séance Découverte gratuite de 30mn sans engagement. Ensemble, nous verrons comment je peux vous aider.

 

Pour partager, échanger, vous informer, vous pouvez aussi aller faire un tour du côté du compte Instagram de Sophie Kune menopause.stories – des conversations débridées pour ménopause décomplexée – ou lire son livre Ménopausée et libre ! Manifeste pour une ménopause réinventée aux éditions Marabout.

 

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