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« Si par féministe, tu comprends quelqu’un qui veut que tout le monde ait les mêmes droits
et les mêmes possibilités de se réaliser, alors oui, je suis féministe. »

 

« Non, je ne suis pas féministe ! »
De plus en plus de femmes que je croise, que je côtoie, se défendent d’être féministes. Comme si être féministe était devenu une chose répréhensible, honteuse, condamnable…

Il est vrai que les féministes dites de 2ème génération sont parfois qualifiées d’hystériques, apparaissent jusqu’au-boutistes. Prêtes pour certaines à rejeter le couple hétérosexuel jugé comme un lieu d’oppression, et à refuser la maternité car elle asservie les femmes. Être contre les hommes et vouloir renverser le rapport de domination…

Pas étonnant que beaucoup de femmes, même avec des convictions égalitaristes, ne souhaitent pas être associées à ces formes plus radicales de féminisme !

Mais si la façon dont ces militantes nouvelle génération mènent leurs actions peut être critiquable, le combat qu’elles mènent n’est-il pas au fond toujours justifié ?
Les femmes ne sont-elles pas, aujourd’hui encore, victimes d’inégalités ?

Ne devrait-on pas tous – femmes comme hommes – être plus que jamais féministes ?

 

Féministes 1ère vague versus féministes 2ème vague

Le 8 mars dernier, c’était la Journée Internationale des Droits des Femmes.

De plus en plus de personnes estiment que si cette journée est primordiale pour lutter contre les inégalités hommes/femmes qui persistent dans malheureusement beaucoup de pays du monde, en Occident et notamment en Europe, elle revêt plutôt un aspect « symbolique ».

Ou de commémoration.
De la lutte de nos mères et nos grand-mères pour les droits des femmes.
Le droit de voter. D’avoir un compte en banque. De travailler. Le droit à la contraception. Et à l’avortement.
Des droits qu’avec, le temps, il est devenu (presque) impossible de contester.
Et qui attestent que, chez nous, l’égalité entre les hommes et les femmes progresse.

Et si cette égalité existe, alors pourquoi continuer à lutter ?
D’où les soupçons qui pèsent sur les réelles intentions des militantes nouvelle génération…
Et d’où l’hésitation à se dire féministe de nos jours.

Une grande majorité d’hommes et de femmes proclament : « Bien sûr qu’à l’époque où les femmes ne disposaient pas des mêmes droits que les hommes, l’existence des féministes était justifiée et j’aurais été féministe ! Mais aujourd’hui… » 

Aujourd’hui la question du féminisme énerve, crispe, dérange, fatigue ou, au contraire, enthousiasme à l’excès. La notion même crée un malaise chez nombre de femmes, et un rejet chez beaucoup d’hommes. Et cette question, qui devrait être portée par tous, peine de plus en plus à rassembler.

Cette distinction entre le féminisme « historique » et le féminisme « d’aujourd’hui » nuit aux combats qui doivent encore être menés.
Car si les femmes ont acquis certains droits qui les placent à égalité des hommes, dans les faits, les inégalités sont encore une criante réalité.

 

NON, l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas atteinte !

Si la 1ère vague des féministes revendiquait l’égalité des droits (politiques, économiques, culturels, sociaux, juridiques), la 2ème vague, elle, vise l’égalité réelle – celle des libertés.

Liberté de pouvoir exercer les fonctions que l’on souhaite sans en avoir à passer par la discrimination positive.
Liberté de ne pas sacrifier sa carrière pour s’occuper de ses enfants.
Liberté de ne pas être systématiquement celle qui gagne le moins dans le foyer.

Liberté de pouvoir sortir habillée comme on veut sans avoir peur de subir une agression.
Liberté de pouvoir assumer ses goûts féminins sans passer auprès de ses collègues masculins pour une décérébrée.
Liberté de choisir d’avoir des enfants, ou pas.

Liberté de ne pas être systématiquement celle qui se sacrifie, qui prend soin des autres, qui pense à eux, qui fait le lien entre tout le monde.
Liberté d’être en couple, sans que cela nous coûte.
Liberté de se séparer, sans craindre de sombrer dans la pauvreté.

Liberté d’avoir le choix. Et aussi de ne pas devoir faire un choix.

Beaucoup de femmes ont pleinement conscience que le milieu professionnel est encore majoritairement un milieu d’hommes, fait par les hommes et pour les hommes. Avec à la clef des inégalités salariales, une culture de la performance et du présentéisme qui joue en la défaveur des mères, une banalisation du sexisme notamment verbal…

Mais ce dont encore trop peu d’entre nous ont conscience c’est que le couple aussi – voire surtout – est un lieu d’extrême inégalité.

Il y a peu de choses aussi ancrées dans nos cerveaux que nos conditions de femme et d’homme. Et même si l’idéal d’égalité entre les sexes est partagé par les deux partenaires, les rôles genrés traditionnels refont surface dès que les couples emménagent ensemble, et s’accentuent encore plus avec l’arrivée des enfants.

Ce sont encore les femmes qui s’acquittent à 72% des tâches ménagères et parentales.
Un temps qu’elles prennent sur celui qu’elles pourraient consacrer à leur bien-être, leurs loisirs, leur carrière, comme le font les hommes.

Comme elles gagnent moins que les hommes, ce sont majoritairement elles qui mettent leur carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants. Une mise en disponibilité qui les prive mécaniquement d’opportunités professionnelles et entrave leur ambition de s’épanouir pleinement dans leur travail.

Pour faire face à la surcharge de travail, elles ont recours à des postes plus près de la maison mais moins bien payés, des temps partiels, des congés prolongés dès que la famille s’agrandit. Une baisse de revenus qui impacte directement leurs droits au chômage, leur pension et leurs économies.

Perte financière, disponibilité physique, surcharge mentale… mais aussi émotionnelle !
La société demande aux femmes – et les hommes attendent d’elles – qu’elles endossent la majeure partie de la charge émotionnelle de leur entourage, de la famille mais aussi de leur couple. Avoir des petites attentions pour chacun, être responsable du bien-être des uns et des autres, maintenir le lien, faciliter la communication, soigner, réconforter, épauler, écouter – une charge et une responsabilité qui peut mener certaines jusqu’à l’épuisement.

Même si les choses ont évolué et qu’en apparence les femmes ont les mêmes droits que les hommes, elles se heurtent donc dans la sphère publique, mais surtout privée, à une difficile – voire impossible – mise en œuvre de l’égalité des sexes.

 

Il est primordial de continuer à militer !

« L’expression actuel du féminisme renvoie trop souvent à une idéologie qui souhaite désigner des victimes éternelles face à des bourreaux absolus. » Laura Lesueur

Mais si par féminisme nous entendons le fait que tout le monde ait les mêmes droits et les mêmes possibilités de se réaliser, alors oui le féminisme est un combat progressiste indispensable qu’il nous faut poursuivre et soutenir de toutes nos forces.

Mais pour que cette lutte fédère, rassemble, cesse d’être perçue comme un danger pour devenir un enjeu de toute la société, le féminisme doit entrer dans une nouvelle étape de son expression. Une phase plus mûre et surtout plus inclusive.

Car quand un problème est systémique, cela requiert la participation et le soutien de tous.

Exclure les hommes de l’équation est une erreur. Opposer les hommes et les femmes est contre-productif. Car nous sommes tous victimes des préjugés de genres, des stéréotypes qui nous enferment dans des rôles prédéfinis et nuisent à notre épanouissement personnel, et tout particulièrement à nos relations de couple.

Si les hommes ne changent pas (d’attitude, de mentalité, de posture, d’idéaux), nous ne nous rejoindrons jamais…  Alors plutôt que de lutter « contre » nous devons maintenant lutter « pour ». Et combiner nos actions et notre énergie avec celles des hommes pour obtenir de meilleurs résultats.

Il y a tant de pistes à explorer pour faire changer les choses en profondeur…
À commencer par faire comprendre aux hommes, qui ont peur de perdre leurs privilèges, qu’ils ont en fait beaucoup à gagner à être féministes.

Que mieux partager la charge mentale, émotionnelle, et les tâches domestiques ferait de leur partenaire une femme plus épanouie, plus reposée, moins stressée et moins frustrée et donc une compagne mieux disposée et plus aimante.

Qu’un homme qui sait se montrer attentionné, à l’écoute, sensible est un homme qui va nouer des relations plus vraies, plus riches, plus authentiques – y compris avec ses amis masculins.

Que leur rôle de modèle auprès de leurs fils est aussi important que valorisant et enrichissant. Qu’en leur montrant l’exemple d’un père qui se rend disponible pour eux, qui nettoie la salle de bains, qui accepte sa vulnérabilité, ils peuvent leur offrir ce qu’eux n’ont pas eu : la possibilité de sortir du carcan traditionnel pour avoir le choix d’une nouvelle expression de la virilité.

Faire changer les choses, c’est aussi comprendre soi-même que rechercher l’égalité parfaite en toute chose ne peut mener qu’aux tensions et à la frustration. Et qu’il est bien préférable de rechercher plutôt l’équité globale en se demandant « qu’est-ce qui est juste pour notre couple dans son ensemble ? ».
Que dans la sphère privée nous devons désormais dépasser la confrontation systématique pour nous engager de façon plus nuancée et créer un écosystème propre à chacun pour se libérer de ce que la société nous impose à tous.

 

Il est primordial que chacun·e d’entre nous continue à s’intéresser à toutes ces questions.  Continue à s’engager et à se battre pour une société plus juste et plus équitable. Que tous ensemble, nous travaillions à trouver une nouvelle voie au féminisme – une voix qui rassemble de manière constructive. Et qui offre une vision globale et positive qui place le féminisme comme principal enjeu civilisationnel – incontournable et surtout incontestable.

Oui, nous devons continuer à être et à nous dire féministes !

 

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* Cet article est librement inspiré du livre de Laura Lesueur Manifeste contre le féminisme radical et pour un féminisme éclairé aux Editions du Cherche-Midi

 

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