« À mes amies, sans qui je ne serais pas là où je suis, ni qui je suis aujourd’hui,
j’avais envie de dire : je vous aime. » Valérie
Les amitiés masculines ont toujours été glorifiées. Le lien profond, indéfectible, qui perdure par-delà les épreuves du temps et qui unit ceux qui ont traversé la guerre, fait les 400 coups, rebâtit leur maison ensemble ou partagé d’inoubliables virées à moto – ces amitiés viriles à la vie à la mort nourrissent depuis toujours notre culture populaire.
Mais qu’en est-il des amitiés féminines ? Comme beaucoup d’autres sujets qui concernent les femmes, elles ont été jusque très récemment invisibilisées, voire dénigrées façon séance shopping pour se donner l’occasion de médire des copines ou réunion tupperware !
En tant que femmes, nous avons souvent tendance à attendre une déception sentimentale, voire l‘échec de notre couple, pour décider de privilégier nos relations amicales. Comme si, contrairement aux hommes, l’amitié était pour une femme une chose secondaire…
Et si, pour les enfermer dans leur dépendance aux hommes, la société patriarcale avait fait croire aux femmes que le couple était le seul endroit où elles pouvaient trouver de l’amour et qu’avoir un compagnon était le seul moyen d’avoir une vie épanouie ?
Et si cultiver nos amitiés était une des plus belles façons de gagner notre liberté ?
L’idéal de l’amour romantique supplante toutes les autres formes d’amour
Encore de nos jours, l’amour romantique à une place prépondérante qui relègue toutes les autres formes d’amour au second plan. En particulier pour les femmes qui, culturellement et socialement, sont prédestinées à être la compagne d’un homme et à se réaliser à travers la conjugalité et la maternité.
Quand on est célibataire on dit qu’on est « seule » – une expression tellement révélatrice du fait qu’on considère qu’en dehors du couple toutes nos autres relations ne comptent pour pas grand-chose ! Et il n’est pas rare de voir nos amies s’éloigner du jour au lendemain parce qu’elles ont trouvé un compagnon – comme si l’amitié était une salle d’attente, en attendant mieux, ou plus important.
Le célibat est encore majoritairement mal vécu, comme un intermédiaire inconfortable entre deux relations amoureuses. Voire honteux – d’où le stéréotype de la vielle fille à chat, invariablement mal fagotée, aigrie, triste et seule au monde ! Et nous espérons toutes que cet « entre-deux » ne sera que temporaire. Car cette priorité donnée à l’amour conjugal sous-entend que, sans conjoint, nous sommes condamnées à une vie dépourvue d’amour.
Comme si la tendresse, le soutien, la complicité ne pouvaient se trouver qu’auprès de l’homme avec qui on partage sa vie et on fait des enfants…
La sororité – un concept qui a du mal à s’imposer auprès des femmes elles-mêmes
Depuis des siècles, les amitiés féminines ont été dévalorisées ou invisibilisées par la culture patriarcale qui ne peut les concevoir que sur le mode de la rivalité, de la jalousie, de la compétition, ou de l’anecdotique.
Et il est vrai que pour nous les femmes, ce lien si particulier ne va pas forcément de soi.
Nous sommes conditionnées dès notre plus jeune âge à la rivalité – avec notre mère, nos sœurs, nos camarades, pour être la préférée de papa et ses incarnations – et la méfiance entre nous est souvent de mise. Et puis sur le plan professionnel, difficile de faire preuve de bienveillance et de solidarité envers nos consœurs quand il nous faut nous battre si durement pour gravir quelques échelons !
Pour beaucoup d’entre nous, la sororité – la fraternité au féminin – n’est pas une évidence. Avoir l’esprit sororal réclame de nous une démarche consciente. Elle nécessite de la part de chacune de l’ouverture, de la confiance, de l’empathie. D’exclure de nos rapports la concurrence et la compétition pour les remplacer par l’entraide, la considération, l’écoute – la capacité à nous réjouir de la réussite d’une autre femme, à lui apporter notre soutien, lui accorder toute notre bienveillance.
La sororité nous oblige à désapprendre et à déconstruire.
Et si nous changions de regard ?!
La culture patriarcale nous impose une vision binaire : soit être en couple, soit avoir des relations amicales ! Mais pourquoi chercher à rendre une seule personne heureuse, alors qu’il y a tant de personnes autour de nous pour qui nous comptons et qui méritent toute notre attention ?
Tourner le dos à ces diktats genrés et nous détacher de cette norme du couple nous permettrait de réexaminer la place que nous donnons à chaque relation dans notre vie.
Afin de nourrir toutes sortes de relations importantes – dont celle que nous entretenons avec nous-même – en nous remettant au centre de notre vie et de nos préoccupations.
Nous permettrait aussi de nous affirmer. Car l’amitié a cela de merveilleux qu’elle ne fait l’objet d’aucun « idéal sociétal » et n’est pas valorisée comme un vecteur de réussite.
Entre conjoints, l’authenticité se fait de plus en plus rare car la pression sociale et la peur de l’échec nuisent au lâcher-prise dans le couple. Alors qu’avec l’amitié, considérée comme secondaire ou de peu d’importance, la société ne nous demande aucun compte.
Ce qui nous permet, avec nos amies, d’être vraiment nous-même, sans tabou, sans peur du regard des autres, sans enjeu de réussite.
Arrêter de placer la relation amoureuse au-dessus de toutes les autres relations nous permettrait avant tout de reconnaitre l’amour là où il se trouve… Car l’affection, l’attention, le soin, l’écoute, la complicité circulent dans toutes sortes de relations.
Célébrons nos amitiés !
L’amour et le soutien inconditionnel de nos amies est un engagement à l’épreuve du temps à laquelle le couple survit de plus en plus rarement !
Alors qu’une rupture conjugale est aujourd’hui une statistique probable pour chacune d’entre nous, que nos relations amoureuses peuvent aussi être le lieu de violences physiques ou psychologiques, que les inégalités financières au sein du couple peuvent nous plonger dans des situations dramatiques en cas de rupture… les amitiés sincères et profondes constituent un refuge, un rempart, un lieu où être en sécurité dans ces moments de grande vulnérabilité.
Si j’ai pu vivre mes séparations le moins mal possible, si j’ai réussi à traverser toutes les épreuves que la vie à mises sur mon chemin – c’est bien grâce à mes amies. Mes amies de cœur – mes amies sœurs, qui ont toujours été pour moi une ressource, une force, un soutien incroyable !
Pour moi, l’amitié est un élément fondateur, fondamental. Et c’est pour célébrer mes amies qui comptent tellement pour moi que j’avais à cœur de célébrer toutes ces belles amitiés de femmes !
Ces amitiés qui offrent tant de réconfort, de bien-être, de joies, de découvertes, de richesses ! Qui ouvrent les portes d’autres possibles, viennent nourrir de multiples facettes de notre personnalité, font vibrer tout un registre d’émotions en nous…
Ces belles amitiés qui nous épanouissent, nous nourrissent, nous enrichissent, nous ressourcent, nous apaisent… Nous permettent de nous découvrir, de nous apprivoiser.
Et aussi, de relativiser, prendre du recul, et voir les choses autrement…
Probablement, vous comme moi, nos plus grandes, belles, solides, longues histoires d’amour, nous sommes déjà en train de les vivre – sans prince charmant mais avec nos amies !
Alors nous devons chérir nos amitiés, les nourrir, et leur consacrer autant de temps, d’énergie, d’attention, d’engagement qu’à nos grandes histoires d’amour romantique.
Y « travailler » comme on s’investit dans un couple – pour que ça dure toujours !
On ne formule jamais de promesses solennelles ni d’engagement avec ses amies. Pourtant, dans les bons et les mauvais moments, elles sont toujours là, naturellement, entièrement, gratuitement… simplement parce que ça compte – pour nous comme pour elles. Il y a tant d’amour entre de véritables amies… Et si nous faisions de l’amitié aussi un symbole de vie réussie ?
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