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Merci à Christelle Gilquin journaliste au Femmes d’aujourd’hui pour son interview. Nous avons eu l’occasion de parler de l’hébergement alterné des enfants en cas de divorce. Sujet souvent angoissant pour beaucoup de mamans (et de papas).

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Maman à mi-temps

Une semaine, votre maison est pleine de vie et des bruits de vos enfants. L’autre, elle est vide et déprimante. Telle est la double face de la vie en garde alternée. Heureusement, des bénéfices existent….
Texte de Christelle Gilquin

 
 

EN MODE CELIB’

PAS TOP

Mes enfants me manquent

« Avant la séparation, je n’avais pas mesuré la difficulté de la garde alternée, confie Marie, maman de 2 filles de 11 et 13 ans, séparée depuis 18 mois. On ne fait pas des enfants pour les voir 1 semaine sur 2 ! ». Une détresse que décrit bien Sam, l’héroïne du roman Maman 1 semaine sur 2. « Il allait falloir passer des jours, des anniversaires et des fêtes sans eux, vivre ces moments qu’on ne partagerait plus, qu’on se raconterait de loin, toutes ces choses que j’allais rater, que j’allais devoir imaginer avec le peu de mots qu’ils daigneraient échanger avec moi. » « Ne voir ses enfants que la moitié du temps est assez violent, reconnaît Valérie Claeys, médiatrice et coach. Il faut accepter qu’une partie de leur vie vous est enlevée. C’est un peu plus facile quand ils sont ados, quand on est une maman qui travaille à plein-temps ou quand on a soi-même pris la décision de quitter son conjoint (le deuil s’est fait en amont). Mais pour les jeunes mamans qui sont quittées, c’est comme si on leur arrachait leurs tripes. »

Je me sens seule

Inévitable aussi, ce sentiment de solitude, que découvre Marie. « Il y a un décalage très marqué entre les semaines où mes filles sont là et où je vis à 200 à l’heure et les semaines où elles sont chez leur papa : je me réveille seule, il n’y a pas de bruits, pas de vie. » D’où le conseil de Valérie Claeys : « Occupez-vous un maximum, ne restez pas seule. Du moins dans les premiers temps. Il est aussi plus rassurant de dire à vos enfants que votre vie ne s’arrête pas quand ils ne sont pas là, plutôt que d’avouer que vous mourez de tristesse sans eux. »

TOP !

Je retrouve ma vie de femme

« Quand on s’est consacrée à 100 % à son rôle de maman ou qu’on s’est enlisée dans une relation de couple difficile, estime Valérie Claeys, se retrouver seule a un petit air de libération : sortir, voir ses amis, faire du sport, se lancer dans un nouvel hobby… » « Au début, raconte Marie, j’éprouvais un sentiment total de liberté après 17 ans en couple. Je me suis bien amusée : sorties, rencontres, aménagement de ma maison… Aujourd’hui, je me suis calmée. J’apprécie les moments où je suis seule. » « Cette frénésie de sorties est classique, confirme Valérie Claeys. C’est un peu une fuite. Après, on revient généralement à plus de calme. On a besoin d’introspection pour faire son deuil. » Le temps soigne bien des blessures : même si c’est terriblement dur au début, un équilibre finit souvent par être trouvé. Quand ? On dit souvent qu’il faut un an pour accepter cette nouvelle vie, une fois que toutes les premières fois (anniversaires, Noël…) sans les enfants et sans le conjoint sont passées.

J’adapte mes horaires de travail

« Je travaille plus la semaine où mes filles ne sont pas là, dit Marie. J’en ai parlé à mon employeur et à mon équipe. L’autre semaine, je rentre plus tôt chez moi. » « Généralement, les patrons sont très compréhensifs quant à l’adaptation du travail en de fonction de la garde alternée, constate Valérie Claeys. Un bon truc : avoir les enfants du mercredi au mercredi, ainsi la seconde moitié de la semaine vient toujours compenser la première. »

Je refais ma vie

« La tentation est forte de se relancer très vite dans une nouvelle histoire pour oublier sa souffrance, mais attention à ne pas se relancer trop vite, met en garde Valérie Claeys. Un travail d’introspection est nécessaire pour comprendre pourquoi le couple n’a pas marché. » Feu vert par contre pour les aventures si vous en avez envie. « Les ‘coups d’un soir’ ont la capacité de nous faire sentir vivants sans prendre le risque de souffrir en after, dit Sam, et je pensais que c’était parfait pour ce que j’avais. » Mais si l’amour vous retombe dessus, sachez que la semaine sans vos enfants est le moment idéal pour reconstruire un nouveau couple. « Vous avez alors 1 semaine sur 2 pour vivre votre histoire avant d’impliquer vos enfants », estime Valérie Claeys.

EN MODE MAMAN

PAS TOP !

Mes enfants sont difficiles

On les a attendus avec tellement d’impatience toute la semaine. On imagine des retrouvailles intenses. Sauf que… « Mon fils a plus ou moins pris fait et cause pour son père, témoigne Lydia, maman séparée depuis quelques mois d’un garçon de 9 ans. Quand il revient de chez son père, il faut toujours un temps d’adaptation. Il est souvent difficile. » Les enfants aussi doivent s’habituer à la situation. Et ils restent des enfants quoi qu’il en soit. « La mauvaise humeur des enfants fait partie de la vie, dit Valérie Claeys. Il y a forcément des hauts et des bas. Ne vous faites pas trop d’illusions avant leur retour. Restez la plus naturelle possible, faites de chouettes activités avec eux, mais ne surcompensez pas pour rattraper le temps perdu. »

Je culpabilise

« C’est moi qui suis partie, dit Marie. Forcément, je culpabilise d’avoir brisé notre famille. Même si j’ai pris la décision en âme et conscience, ça reste une blessure. On ne se marie pas pour en arriver là. » « Le sentiment de culpabilité fait partie du package ‘séparation’, souligne Valérie Claeys. Il faut vivre avec ce sentiment. Se dire qu’on a quitté son conjoint par respect de soi-même, et dire à ses enfants que votre vœu était de rester avec leur père, mais que ça n’a pas été possible. Si ce sentiment est trop important, n’hésitez pas à consulter. Ne restez pas avec ça. »

Je gagne moins

Dans Maman 1 semaine sur 2, Sam évoque la honte d’accueillir ses enfants dans un appartement trop petit, de ne pas avoir assez d’argent, de ne pas maintenir le train de vie qu’ils avaient chez leur père. « C’est une peur énorme pour les mamans séparées, explique Valérie Claeys. Il y a même un grand sentiment d’injustice quand elles voient que le papa se permet de gros cadeaux ou de belles vacances. Mais une relation ne dépend pas du nombre de cadeaux. On peut passer une bonne soirée autour d’un plat de pâtes ou offrir LE petit cadeau qui plaît. N’allez pas sur le terrain de la comparaison : vous serez toujours perdante. »

TOP !

Je leur offre un environnement plus serein

« La vie avec mon ex était devenue invivable, confie Lydia. Cris, disputes… auxquelles assistait mon fils. Je me suis dit que finalement, c’était mieux pour lui aussi qu’on se sépare. »

Je construis un nouveau lien avec eux

« Avant, mon ex interférait dans ma relation avec mon fils, il me critiquait devant lui. J’étais totalement éclipsée, juste là pour rappeler les règles, dit Lydia. Aujourd’hui, quand je suis avec mon fils, je suis vraiment avec lui. Et plus uniquement pour les aspects négatifs. » « La garde alternée, note Valérie Claeys, donne l’avantage d’élever ses enfants selon ses principes. On retrouve la liberté d’être avec son enfant comme on veut. Et lui découvre un aspect de vous qu’il ne connaissait pas. » Et ça peut marcher, la preuve avec Marie : « J’avais très peur de perdre mes filles, de les voir s’éloigner, mais ce n’est pas le cas. On est même plus proches qu’avant. »

POUR EN SAVOIR PLUS

A lire

Maman 1 semaine sur 2, Natacha Guilbert, éd. Marabout.

 

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